Les omégas 3, kesacoi ? Partie 1

Parlons acides gras essentiels

Les acides gras polyinsaturés, que l’on rencontre sous le célèbre acronyme AGPI, sont ceux que le corps ne peut pas produire, ou alors en quantité insuffisante. Ils doivent donc être impérativement apportés par l'alimentation et sont ESSENTIELS. Nous les connaissons bien, il s’agit des omégas 3 et 6.

Les omégas 3 sont constitués de trois principaux éléments, dont vous pouvez entendre parler :

  • L’ALA (acide alpha-linoléique), présent dans les huiles végétales (précurseur dans la synthèse de nombreux autres acides gras essentiels)

  • Le DHA (acide docosahexanoïque), absent des huiles végétales et faiblement synthétisé par l’organisme, est le plus important car c’est celui qui se trouve dans nos membranes cellulaires (agit fortement dans la formation du cerveau, de la rétine et dans la mobilité des spermatozoïdes). Le DHA est de ce fait considéré comme indispensable… " (Extrait du dossier de l’ANSES - Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation) et ce n’est pas un hasard si vous entendez que la prise de DHA permet de lutter contre la maladie d'Alzheimer et la dépression.

  • L’EPA (acide eicosapentaénoïque), présent dans les poissons gras et huiles de poissons (contribue à la production de molécules anti-inflammatoires, au fonctionnement du système immunitaire avec un effet anti-allergique). Le corps est capable de les fabriquer à partir d’apports suffisants en ALA (oméga 3 issus des huiles végétales).

L'EPA et le DHA sont souvent associés mais ils ont un métabolisme différent.

 

 Le rôle général des acides gras essentiels

  • Le premier rôle des acides gras essentiels est de participer à la composition des membranes de nos cellules, assurant leur élasticité, leur résistance et leur cohésion

Ø  Ce rôle plastique et structurel est primordial : l'élasticité et la solidité des vaisseaux sanguins aident à la prévention des maladies cardio-vasculaires.

Ø  Par contre, un manque en acide gras provoque une sécheresse de l'épiderme et une perte d'élasticité.

  • Ils sont d'importants fournisseurs d'énergie pour les cellules. Ainsi, pendant la grossesse et l'allaitement il est primordial que l'apport en acides gras essentiels soit suffisant chez la mère pour assurer un bon développement du foetus et de l'enfant.

 

Comme tout est question d’équilibre...celui entre les oméga 3 et oméga 6 est une nécessité.

Attention, qui dit équilibre ne dit pas 50/50 ! Le rapport idéal se situe à 1 oméga-3 pour 4 à 5 oméga-6.

Si nous vantons tellement les inestimables bienfaits des oméga 3, cela ne veut pas dire pour autant que les oméga 6 sont mauvais pour la santé. C'est simplement que nous manquons d'omégas 3 tandis que nous consommons beaucoup trop d'oméga 6.


Or le déséquilibre arrive vite car oméga 3 et oméga 6 utilisent la même enzyme digestive. Si les omégas 6 sont plus nombreux, l'enzyme est dédiée exclusivement au profit de ces derniers, oui ce sont les plus nombreux qui l’emportent ! Résultat, le peu d’oméga 3 consommé n'est pas utilisé par l'organisme.

 Le ratio recommandé entre les 2 est important pour plusieurs raisons :

  • Le mélange équilibré des 2 molécules limite la déshydratation de la peau

  • Les oméga 3 et oméga 6 sont transformés à l’intérieur de nos cellules en molécules biologiques puissamment actives régulatrices de nombreux processus chimiques (tension artérielle, agrégation des plaquettes sanguines pour stopper les saignements...) :

    > Celles dérivées des omégas 3 sont anti-inflammatoires, anti-cancer, antiallergiques et protègent des thromboses vasculaires.

    > Celles dérivées des omégas 6 ont des propriétés strictement inverses. Un déséquilibre au profit des omégas 6 peut favoriser des pathologies redoutables et des risques de problèmes inflammatoires voire des risques de cancer ou d’infarctus.

  •  Les omégas 6 et 3 ont besoin d'autres micronutriments pour être utilisés par l'organisme de façon efficace : les vitamines B3, B6, C et E mais aussi le zinc et le magnésium. Avec un apport en oméga-6 trop important, les omégas 6 surconsomment ces vitamines et minéraux, n'en laissant pas assez pour l'assimilation et l'utilisation des oméga 3.

In fine, vous l’avez compris, un surplus d’omégas 6 est un obstacle aux bénéfices des oméga 3. Et cet excès permettrait le développement d’inflammations et de phénomènes allergiques. Sans oublier que ces troubles peuvent être accentués par l'alcool, mais aussi le tabac, le stress, des maladies comme le diabète ou des carences en minéraux.

Pourquoi l'alimentation moderne est plus riche en oméga 6, et trop pauvre en oméga 3 ?

  • Les huiles riches en oméga 3 se conservent mal, supportent peu la chaleur et rancissent si elles sont exposées à l'air et à la lumière. De ce fait, elles ont été peu à peu abandonnées pour des huiles plus stables mais aussi beaucoup moins riches en oméga 3, alors que leur teneur en omégas 6 restait plus importante.

  • Dans le même temps, la consommation de poisson a diminué, et la production de poisson d'élevage a augmenté. Ces poissons d'élevage sont naturellement moins riches en oméga 3, car les omégas 3 sont synthétisés par les poissons à partir des algues qu'ils consomment dans la nature. Or, en élevage, ces algues ne font pas partie de leur alimentation.

  • Avec l'élevage, les animaux élevés aux maïs et au soja sont, comme leur alimentation, pauvres en oméga 3 et riches en oméga 6. La part de produits naturels riches en oméga 3 (lin et colza notamment) dans les aliments pour bétail ne cesse de baisser.

Les avantages des omégas 3

Limitent l’inflammation

Jouent un rôle important dans la régulation de l’humeur et la prévention de la dépression

Améliorent la santé cardiovasculaire

Limitent l’obésité

Aident à prévenir le diabète

Aident à prévenir l’ostéoporose

Aident à prévenir les cancers

Aident à lutter contre le déclin cognitif

Pour une rencontre plus intime avec les oméga 3, rendez vous au prochain post “Les omégas 3, késacoi ? Partie 2”

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