Blanche ou brune ?

Non, nous ne parlerons pas de couleur de peau...même si ce sujet est riche, et toujours autant sujet à débats.

Nous ne parlerons pas non plus de bières, même si cette boisson aux multiples saveurs a indéniablement des atouts santé.

Nous allons parler de graisse ... parce que, oui, nous avons bien 2 types de graisses, la blanche et la brune, et, là encore, le jeu des couleurs ouvre tout un arc en ciel de possibles.

Dans notre imaginaire collectif, nous nous représentons, à juste titre d’ailleurs, la graisse de nos petits bourrelets comme une gélatine jaune laiteuse. Ce sont en effet nos tissus adipeux les plus connus, qui stockent notre graisse, ceux que l’on appelle « graisse blanche ». Mais d’autres cellules graisseuses, d’une tonalité plus orange, voire rougeâtre, existent dans notre corps : il s’agit de la graisse dite « brune ».

Ce n’est que très récemment que nous avons compris que « les brunes ne comptent pas pour des prunes » !

Mais qui sont donc ces petites cellules aux couleurs ambrées ? A quoi servent-elles ?

La graisse dite brune a depuis longtemps été étudiée chez les animaux, mais aussi chez les nouveaux nés, car son rôle est déterminant pour ces 2 groupes. Ainsi, des biologistes ont très tôt découvert qu’elle était présente en grande quantité chez les animaux qui hibernent et ce pour une raison majeure : elle les aide à transformer graisses et sucres en chaleur à vitesse grand V, afin de retrouver l’énergie adéquate juste avant la fin de l’hibernation. Un bon petit poêle interne très efficace en somme !

De même, chez les bébés qui n’ont pas encore assez de muscles pour frissonner, et donc produire de la chaleur, on observe une grande quantité de graisse brune notamment autour de leurs omoplates. Là encore, c’est un radiateur d’appoint bienvenu pour nos petits boutchous fragiles !

Longtemps, il a été convenu que, faute d’utilité, cette graisse brune disparaissait à l’adolescence. Mais ce n’est pas le cas ! Les techniques d’imagerie modernes ont démontré qu’elle peut encore se trouver chez certains adultes, le plus souvent autour du cou et des épaules, mais aussi près de la colonne vertébrale et des reins. Depuis, les recherches vont bon train et nous découvrons tous les jours de nouvelles données sur le sujet.

 

Tout d’abord, alors que la graisse blanche est une réserve d’énergie, la graisse brune, à contrario, tend à se comporter comme un muscle actif. Une activité rendue possible car elle abrite en son sein les fameuses mitochondries : ces cellules usines qui fabriquent l’énergie dont notre corps a besoin. Quand celui-ci a besoin de chaleur, d’innombrables capteurs au niveau de la peau vont adresser des signaux au cerveau, qui à son tour, va « activer » la graisse brune. Elle s’occupe alors de brûler l’énergie en stock dans la graisse blanche et augmente ainsi la chaleur du corps.

Vous l’avez compris, la graisse brune suscite un grand intérêt du point de vue du contrôle du poids car elle a la capacité de brûler la graisse au lieu de la stocker. Ce qui entraîne une belle idée en perspective, encore objet d’études : serait-il possible de stimuler la graisse brune en cas d’obésité ?

De plus, les recherches ont montré que, chez les personnes abritant plus de graisses brunes, leur risque était plus faible de développer de l’hypertension, une insuffisance cardiaque congestive, une maladie coronarienne ou des risques de diabète. Comment la graisse brune arrive-t-elle à contribuer à tout cela ? D’une part, il semblerait qu’elle consomme du glucose pour brûler les calories, abaissant par la même le taux de glycémie, et, d’autre part, elle pourrait aussi participer à la signalisation hormonale vers d’autres organes.

Si les études futures confirment tous ces avantages de la graisse brune, et plus encore, deux autre questions vont très vite se poser : « pourquoi certaines personnes en ont plus que d’autres » ? Et surtout « comment puis-je faire pour en avoir plus » ?

 Il semblerait que certains facteurs : le froid bien sûr mais aussi des composants de l’alimentation (comme la caféine du café ou du mathé, les polyphénols des baies et du chou rouge, les capsaïcines des piments, la quercétine des oignons et des pommes ou les catéchines du thé vert), pourraient augmenter l’activité de la graisse brune, voire même aider à transformer nos cellules de graisse blanche (nombreuses dans notre corps, voire trop) en cellules de graisses brunes !

 Pas de réponse définitive encore à tout cela mais, en attendant, voici déjà quelques pratiques qui vont dans le bon sens :

-       Le matin à la fin de votre douche, tourner le robinet dans l’autre sens et commencez progressivement par le bas du corps... l’eau froide, si elle va contribuer à définitivement vous réveiller, stimuler votre force vitale, elle risque fort aussi de stimuler votre graisse brune !  Et qui plus même, à force de pratique le corps la réclamera…

-       Tester les bains glacés, façon Wim Hof

-       En ces temps de désordre climatique, baissez le chauffage de quelques degrés de temps en temps... mais ne mettez pas de pull pour autant, donnez un coup de pouce à votre graisse brune !

-       Faites du sport en extérieur... et encore plus l’hiver !

-       Donnez un zeste d’exotisme à votre vie, en invitant quelques piments dans vos plats ou en organisant des cérémonies de thé vert !

Il est souvent efficace de mettre de la graisse dans les rouages...

Inutile d’attendre la pleine lune,

activer votre graisse brune,

est une décision plus qu’opportune !

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